Miscellanées naturalistes

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  • Accouplement d’un insecte coléoptère : le Lucane

    Voilà un des Insectes les plus impressionnants de France. Par sa taille d’abord, jusqu’à 8 cm de longueur pour le mâle ! Par son allure ensuite : les 2 mandibules du mâle sont énormes, ce qui lui vaut le nom de “Cerf-volant”. La femelle (“la Biche”) est en général plus petite, et aux mandibules moins développées. Il y a donc un dimorphisme sexuel très marqué.
    Rappelons que les mandibules sont des pièces buccales puissantes chez les Insectes, et les Coléoptères en particulier. Leur rigidité est obtenue grâce à une cuticule épaisse, faite de protéines tannées, constituant l’exosquelette de l’animal.

    Lucanus cervus (son nom scientifique) est un Coléoptère, de la famille des Lucanidae. Coléos signifie “étui”, en référence à la première paire d’ailes avant, rigide, assurant une protection de l’animal, un peu comme une carapace. Seule la deuxième paire d’aile sert au vol.

    Il est possible de voir des Lucanes en juin/juillet, au crépuscule. Les mâles volent à la recherche de femelles, qui grimpent en général le long des troncs. La femelle attire les mâles en projetant des excréments…Si plusieurs mâles sont présents, des combats peuvent avoir lieu (sélection sexuelle). Le vainqueur rejoint la femelle et se pose dessus. La copulation permet le dépôt de spermatozoïdes au niveau de l’organe copulateur femelle. La photographie montre bien le contact entre l’extrémité de l’abdomen du mâle, courbée vers le bas, et l’extrémité de l’abdomen de la femelle. Les ovules seront fécondés dans l’organisme de la femelle, qui pondra ses oeufs dans le sol un peu plus tard.

    Les larves se développent pendant 5 à 8 ans dans les vieux arbres morts ou malades (chênes et châtaigniers essentiellement). Après la métamorphose, l’imago (= jeune adulte) éclôt à l’automne, et reste en terre jusqu’au printemps suivant.

    La photographie d’accouplement a été prise un 4 juillet, vers 22h, à Saint-Étienne (en pleine ville ! ), sur un mur de maison (vertical, la photographie a donc été tournée).

    Pour en savoir plus :

    https://inpn.mnhn.fr/espece/cd_nom/10502

    https://www.zoom-nature.fr/le-lucane-cerf-volant-embleme-du-bois-mort/

    Bibliographie :

    Coléoptères de France – Tome I – Boubée 1976
    Guide Vigot des Insectes et des principaux Arachnides – Vigot 2000

  • Le trèfle blanc

    Voilà une petite Fabacée très courante, des gazons ou prairies pâturées.

    Une tige souterraine : le rhizome

    Son nom, Trifolium repens, fait référence à son port, rampant. Les feuilles émergent d’une tige applatie au sol, puis s’enfonçant dans le sol pour former un rhizome. Du rhizome peuvent émerger plusieurs parties aériennes : c’est une forme de multiplication végétative, caractéristique des plantes envahissantes.

    Un pied de trèfle deterré, montrant le rhizome

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    Une corolle papilionacée

    Tous les trèfles appartiennent à la famille des Fabacées : une famille commune avec le haricot, le genêt…etc. Il s’agit d’une des familles les plus faciles à identifier, grâce à la structure de sa fleur. En effet, la corolle (ensemble des pétales) est toujours formée de la même façon :

    • un étendard, grand pétale supérieur
    • deux ailes latérales, allongées
    • une carène, formée de 2 pétales soudés à la base de la fleur

    Cette organisation, que l’on retrouve chez toutes les Fabacées indigènes de France métropolitaine, est à l’origine de l’ancien nom de cette famille, “Papilionacée”, en référence à la forme en papillon de la corolle.

    La fleur papilionacée des Fabacées

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    Une inflorescence de type grappe

    Chez le Trèfle, les fleurs sont regroupées en paquet : l’inflorescence. Sa forme en “pompon” est parfois nommée capitule par son aspect compact, mais l’axe allongé et la présence d’un pédoncule floral correspond plutôt à une inflorescence de type grappe.

    L’inflorescence de type grappe du trèfle blanc
    (quelques fleurs ont été arrachées pour montrer l’insertion sur l’axe)
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    L’inflorescence de type épi du trèfle des prés (Trifolium pratense)
    L’épi a été coupé en deux dans le sens de la longueur
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    Les fleurs du Trèfle blanc sont pédonculées : l’inflorescence est donc une grappe.
    Chez son voisin le trèfle des prés (Trifolium pratense), aux fleurs roses, les fleurs sont sessiles : l’inflorescence est donc un épi.

    Les différents types d’inflorescences indéfinies

    Une corolle persistante et des feuilles trifoliolées

    Comme tous les trèfles, Trifolium repens présente :

    • une corolle persistante après fanaison
    • des feuilles découpées, à trois folioles (et non trois feuilles ! )
    Détail d’une feuille de trèfle blanc
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    Persistance des corolles au cours de la fructification
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    Le fruit : une gousse, indéhiscente

    Après pollinisation, les ovules évoluent en graines, contenues dans un fruit de type gousse, comme toutes les Fabacées. Particularité des Trèfles : la gousse ne s’ouvre pas à mâturité, elle est dite indéhiscente.

    Dissection d’une fleur après fructification, montrant la gousse indéhiscente (ici, Trifolium pratense)
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    Des nodosités racinaires…fixatrices d’azote

    Les Fabacées ont la particularité de vivre en association symbiotique avec des bactéries du sol, du genre Rhizobium. Elles sont hébergées par la plante, au niveau de renflements globuleux fixés sur les racines : les nodosités. Il est très facile de les voir, en déterrant une fabacée, elles mesures quelques millimètres de diamètre.

    Les bactéries logées dans les nodosités sont capables de convertir le diazote atmosphérique (N2) en ions ammonium (NH4+), directement assimilable par la plante pour former des acides aminés, des molécules azotées nécessaires à la biosynthèse des protéines.

    Comme le diazote est abondant dans l’atmosphère (78 % !), la ressource est inépuisable. La production de molécules organiques azotées (protéines, mais aussi acides nucléiques) est donc largement facilitée par cette association symbiotique.

    L’appareil racinaire de Trèfle, et ses nodosités
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    En échange, la plante “nourrit” les Rhizobium , en fournissant la matière organique produite par photosynthèse. Il s’agit donc bien d’une symbiose : association étroite à bénéfice réciproque.

    Cette capacité à fixer l’azote fait des Fabacées, et du Trèfle blanc en particulier, des plantes utilisées comme “engrais vert” : leur culture enrichit le sol en azote assimilable par les autres plantes, ainsi la consommation en engrais est diminuée d’autant.

  • L’Angioschtroumpf

    Les schtroumpfs raffolent d’une plante, dont ils récoltent les feuilles : la Salsepareille. Smilax aspersa est l’unique représentante française de la famille des Smilacacées, une Angiosperme (plante à fleurs et à fruits) proche de la famille du Lis (Liliacées).

    Elle a des traits caractéristiques, qui font qu’on ne peut pas vraiment la confondre :

    • une répartition méditerranéenne. Ne la cherchez pas si vous n’habitez pas sur le littoral méditerranéen, ou sur le littoral sud-Atlantique. Elle adore les milieux broussailleux méditerranéen : garrigue et maquis.
    • Port en liane, elle grimpe sur tous les supports, à l’aide de vrilles présentes à la base de chaque feuille. Les puristes diront qu’il s’agit en fait de stipules modifiés en vrilles (voir l’image).
    • Épineuse et coriace (comme beaucoup de plantes méditerranéennes), deux critères qui permettent de la distinguer facilement d’une autres liliacée lianescente, le Tamier (Dioscorea communis). Les feuilles présentent également des épines en bordure de limbe.

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    • Comme beaucoup de monocotylédones (Angiospermes se caractérisant par des embryons à un seul cotylédon), la salsepareille à des feuilles à nervures parallèles, des fleurs de type 3 (6 tépales) qui après fécondation forment des baies.

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  • Chélidoine, ou “herbe à verrues”

    Chelidonium majus

    Vous rencontrerez facilement cette plante dans les villes, le long des murs ou dans les friches. C’est une espèce pionnière (se développant sur un substrat nu, sans sol). La Grande Chélidoine (se prononce “kélidoine”) est une Angiosperme facile à reconnaître, grâce à son latex jaune…mais les caractères floraux peuvent induire en erreur un botaniste débutant :

    La fleur est de type 4, et le fruit une silique (un fruit allongé qui devient sec à maturité, entraînant son ouverture brutale, et la libération des graines*). Des caractères qui font penser aux Brassicacées…Mais regardons mieux cette fleur…elle contient de nombreuses étamines (on dit « n étamines ») contrairement aux Brassicacées qui en ont 6 (4 longues et 2 courtes) ; ainsi que 2 sépales (qui tombent tôt lors de la floraison) : des critères qui font des cette plante un membre des Papavéracées, la famille du coquelicot et du pavot.

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    fruit à maturité

    *la dispersion ainsi assurée par autochorie, est également favorisée par l’action des fourmis(1) qui se nourrissent de la petite partie charnue entourant chaque graine, qui pourra ensuite germer.

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    L’inflorescence est en ombelle. Une ombelle lâche, certes, mais qui peut faire penser aux Apiacées (Ombellifères), caractérisées notamment par cette inflorescence (néanmoins, l’absence de gaine autour du pétiole permettra d’éliminer cette hypothèse).

    Le liquide jaune qui s’écoule à la cassure d’un organe n’est pas de la sève, mais du latex, contenu dans des canaux dédiés (dits « laticifères », littéralement « qui portent du latex »). De nombreux alcaloïdes toxiques(2) y sont présents, qui font de cette plante un remède utilisé contre les verrues : en application cutanée régulière, le latex nécrose les tissus et peut aider à la disparition des verrues.

    Sources :
    (1) Flore des friches urbaines, Muratet, Muratet, Pellaton, Ed. Xavier Barral, 2017
    (2) Guide de la flore de Haute-Loire, Tort et al. tome 1 Ed. Jeanne d’Arc, 2008

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